Que dire de ce lundi ( 25 mars !) sinon l’inquiétude et la tension provoquées par le fait que nous venons d’apprendre que la décision des juges Johnson et Sharp sera connue le lendemain matin…
Et nous avions raison car la décision est une fois de plus injuste.
Une décision prise pour prolonger l’enfermement d’Assange, créer une nouvelle attente et offrir aux Etats-Unis une nouvelle occasion de se présenter comme des défenseurs du droit.
Comme en 2021, invitation leur est lancée à présenter des garanties, ils en ont à foisons, de pleins dossiers d’ordinateurs bourrés de garanties et d’assurances. Mensonges offerts avec le sourire et les yeux dans les yeux. Le risque est donc très grand que cet ajournement de la décision d’appel ne soit qu’un report de quelques semaines de la décision d’extradition.
Il nous importe donc de rester vigilants et surtout mobilisés.
Nous avions prévu des actions dans les semaines qui viennent (voir agenda), soyons-y présents en nombre !
Notamment, je vous invite à venir nombreux le lundi 15 avril sur la place de la Monnaie ou sur la place de l’Ange, ce rassemblement marquera les 5 ans du début de ces actions. Un moment pour rappeler le temps passé par Assange en prison, isolé, dans des conditions inhumaines, alors qu’il n’aurait jamais dû y passer un seul jour et que bien au contraire, nous considérons que son travail : nous informer, contribue à nous rendre libres.
Nous lui sommes extrêmement redevables et c’est pourquoi nous n’arrêterons pas de réclamer l’abandon des charges iniques à son encontre.
Retenons que l’extradition de Julian Assange n’a pas été confirmée ce mardi 26 mars par la Haute Cour britannique.
Cependant plusieurs points de l’appel présentés par la défense d’Assange ont été rejetés.
Des points pourtant fondamentaux comme le fait que l’extradition
– serait incompatible avec le traité de 2003 (point 1 de l’appel),
– reposerait sur des motifs politiques (point 2 de l’appel),
– ne pourrait être accordée étant donné qu’il n’est pas certain qu’Assange aurait droit à un procès équitable ( point 6 de l’appel).
Les autres points de l’appel 4, 5 et 9 sont, non pas acceptés, mais ajournés !
Cela signifie que la Cour autorise l’accusation US à fournir des assurances sur ces points :
– Incompatibilité de l’extradition avec la liberté de la presse.
– Le demandeur pourrait-il être lésé du fait de sa nationalité ( Bénéfice ou non du Premier Amendement)
– Protection par rapport à la peine de mort.
Les juges ont annoncé que ces assurances pouvaient être présentées jusqu’au 16 avril et que l’ajournement des points concernés de l’appel prendrait fin le 20 mai. Ils feront alors part de leur décision.
Ce résumé du jugement nous permet de nous rendre compte que nous sommes de nouveau dans une situation très dangereuse et qui repose, comme en janvier 21, sur la remise de garanties par l’accusation et sur l’acceptation de celles-ci par la Cour britannique.
Le fait que l’apport de nouvelles preuves, découvertes après janvier 21 soit rejeté est très inquiétant.
Il s’agit pourtant de faits avérés et ayant une grande influence sur le cas. Il s’agit par exemple des discussions à propos du kidnapping et de l’assassinat d’Assange par la CIA, révélées sur Yahoo New ! en septembre 21 ou encore, du fait que le principal témoin de l’accusation, Sigurdur Thordarson, a admis dans une longue interview accordée au magazine islandais Stundin (en juin 21) qu’il avait menti. Il s’agit aussi et ce n’est pas le moindre, du rejet du procès d’UC Global – la société qui a espionné Assange et ses invités à l’ambassade d’Equateur- qui est toujours en cours en Espagne.
L’annonce de ce 26 mars 24, si elle donne un nouveau délai par rapport à l’extradition ne change pas profondément la situation.
Cette annonce surtout n’apporte pas d’espoir d’une solution juste. Elle prolonge les délais, une spécialité de cette pseudo-justice.
L’extradition reste une très grande menace et Julian Assange reste prisonnier à Belmarsh dans les conditions que l’on sait.
La justice britannique n’a toujours pas repris son indépendance.
Après tant de cas où des garanties présentées par les Etats-Unis ont été jetées au panier une fois l’extradition obtenue, comment est-il encore possible de leur proposer une telle solution ? Nous savons hélas que le but recherché est de faire durer la procédure pour faire payer à Assange le prix de son respect de la vérité et du travail des journalistes et pour effrayer les autres journalistes qui eux aussi penseraient que dire la vérité n’est pas un crime.
Nous devons donc plus que jamais rester mobilisés.
Article de Kevin Gosztola dans The Dissenter : Assange Extradition Delayed: UK High Court Asks US To Offer ‘Assurances’ Or Face Limited Appeal
Article de Jonathan Cook : Assange’s ‘reprieve’ is another lie, hiding the real goal of keeping him endlessly locked up