Hasard du calendrier, nous étions devant l’ambassade du Royaume-Uni, le dernier jour du délai
donné par les juges Jeremy Johnson et Victoria Sharp pour la remise des documents répondant
à leurs questions à la suite de l’audience du 20 et 21 février.
Nous étions devant l’ambassade alors que s’ouvre cette nouvelle période d’attente…Une attente
indéterminée qui maintient Julian Assange en prison. Une attente qui consacre la continuation
de la victoire des Etats-Unis car, comme l’a dit Nils Melzer, tant qu’Assange reste en prison, ils
sont vainqueurs car leur menace sur l’ensemble des journalistes continue. Tant qu’Assange
reste en prison au Royaume-Uni, ne sont-ils pas ces Ponce-Pilate qui se lavent les mains de
tout ce qui pourrait lui arriver ?
Alors qu’ils sont à l’origine de la poursuite, ils se retirent de toute responsabilité.
Le Royaume-Uni lui aussi ne prend pas les siennes, il ne fait que maintenir un innocent en
prison en attendant une décision de justice….
Aucun ne prend ses responsabilités. Les Etats-Unis accusent illégalement et le Royaume-Uni
se soumet.
Pour rappel, lors de l’audience des 20 et 21 février, les juges décrits comme plus attentifs que
leurs prédécesseurs, par les journalistes et personnalités ayant pu assister aux séances, ont
posé plusieurs questions et ont donné aux deux parties quelques jours pour y répondre. Des
questions sur la mise en danger de personnes à la suite des révélations, sur la protection ou
non du premier amendement pour un journaliste étranger, sur le fait que des chefs d’inculpation
susceptibles d’être punis de la peine de mort puissent être ajoutés une fois l’extradition
décidée…
Ce délai expiré (4mars), le contenu de l’appel sera réexaminé au vu des réponses
complémentaires et enfin, ils prendront une décision.
Accepter l’appel ou certains points de celui-ci ou confirmer son rejet comme le juge Swift l’avait
fait en juin 2023.
L’appel accepté, son examen se fera dans les mêmes conditions que les précédents, Assange
en isolement, incarcéré à Belmarsh dans une cellule de 3m sur 2 pendant un temps d’examen
qui ne sera pas défini…
L’appel rejeté, Assange extradable pourrait être rapidement envoyé aux Etats-Unis. Seul
recours possible, la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg.
Que pourrait-il s’y passer ?
Devant la Royal Court à Londres, le 20 février, l’avocat de la défense Summers a imaginé ce
qu’aurait pu être le procès de Manning à la CEDH. En fonction des progrès des lois de
protection des lanceurs d’alerte, il a conclu que Manning n’aurait pas été condamnée.
Dans les mêmes conditions, Assange, journaliste, serait plus facile à faire acquitter encore.
De quoi faire réfléchir les juges britanniques sur la possibilité de libérer Assange eux-mêmes
plutôt que d’en arriver à la CEDH. (1)
Nous en sommes persuadés, toutes les raisons de libérer Assange existent que ce soit à cause
des irrégularités qui ont entaché le procès, que ce soit en raison des arguments des Etats-Unis
eux-mêmes, arguments qui cherchent à entraver la liberté de la presse.
Nous gardons cet espoir donné par l’attitude nouvelle des deux juges actuellement en charges
de l’affaire. Un espoir souligné par Craig Murray, Kristinn Hrafnsson, Stella Assange…qui ont
aussi dit que ce changement était dû notamment à la pression exercée par les militants
soutenant Assange à travers le monde. Encouragement donc à continuer sans relâche !
(1) https://www.cadtm.org/Julian-Assange-et-sa-possible-extradition-vers-les-Etats-Unis-sur-
la-situation
Autres liens intéressants
Les comptes-rendus de Joe Lauria (Consortiumnews)
Traduction par Zanzibar Freedom of Speech en pièces jointes.
Le jour 1
https://consortiumnews.com/2024/02/20/day-one-assange-timeline-exposes-us-motives/
Le jour 2
https://consortiumnews.com/2024/02/22/day-two-us-reinforces-grand-assange-deception/
Depuis les audiences, plus d’articles ont paru dans les médias mais certains souvent continuent
de véhiculer des erreurs et des mensonges, ceux-là même lancés par les Etats-Unis pour saper
le soutien à Julian Assange.
Dans une Carte Blanche parue ce samedi 2 mars dans La Libre Belgique, Marc
Molitor y répond de façon documentée et détaillée. Un excellent outil pour nous
aider à répondre à certaines attaques.
Lode Vanoost a également répondu à un article attaquant Assange paru dans De
Standaard sous la plume de Marc Reynebeau le 28 février.