Les dates de l’examen de l’appel d’Assange sont connues : les 9 et 10 juillet prochains.

Le mardi 11 juin, nous avons donc appris que les audiences d’appel se dérouleront les 9 et 10
juillet prochains.
L’attente n’aura pas été trop longue (enfin pour nous) mais que seront ces audiences ?
Puisque l’affaire est politique, nous devons nous reposer des questions politiques.
Aux États-Unis, les deux candidats ont émis des avis plutôt favorables.
Mais peut-on leur faire confiance ?

  • Biden a dit, on l’a entendu, qu’il envisageait de répondre aux demandes d’abandon des
    charges des Australiens.
    On connaît la position de Biden qui était déjà là quand l’affaire avait été mis sur pied le premier
    grand Jury sous l’administration Obama en 2010. Sa réponse au journaliste Steven Nelson
    pendant la visite du Premier ministre japonais à Washington (10 avril) peut ne pas inspirer une
    réelle confiance mais l’avantage, c’est que cette réponse a été filmée. Aussitôt les soutiens
    d’Assange en Australie dont Jennifer Robinson, Gabriel Shipton ont compris que cela pourrait
    servir à exercer une certaine pression sur l’administration des États-Unis.
    Dans la foulée, Gabriel Shipton s’est d’ailleurs rendu à Washington pour rencontrer les
    représentants des États-Unis qui militent pour Assange.
  • Depuis Trump a aussi dit qu’il pourrait gracier Assange mais on sait la confiance que l’on peut
    avoir en Trump. On se souvient de ses changements de position à 180 ° par rapport à Assange
    et à WikiLeaks, on se souvient de l’espoir d’une possible grâce à la fin de son mandat…
    Cependant comme l’a fait remarquer Jennifer Robinson, le fait que les deux candidats aient eu
    des mots en faveur de la possibilité de mettre fin à l’affaire enlève la compétitivité entre eux.
    Une chose plutôt favorable. Aucun des deux ne pourrait réellement craindre la réaction de
    l’autre à une telle décision.
    D’autres analystes pensent cependant que rien ne devrait se passer avant l’élection
    présidentielle aux États-Unis.
    Difficile de prendre position de façon certaine.
  • En Australie, on le sait, la population est largement en favorable au retour d’Assange au
    pays.
    Et maintenant, le parlement et le gouvernement sont aussi largement favorables à ce retour.
    Cela va continuer à aller de l’avant.
  • Au Royaume-Uni, la situation créée par la décision de Rishi Sunak de convoquer des
    élections anticipées est encore plus difficile à interpréter.
    Maintenir la pression est en tout cas essentiel.
    Jusqu’aux 9 et 10 juillet, nous poursuivrons nos actions pour soutenir le travail effectué au
    Royaume-Uni, en Australie et aux États-Unis qui peut avoir un effet direct sur les politiques en
    place (ou qui pourraient être mis en place).
    Les audiences sont maintenant en face de nous ! Extradition confirmée ou non ?
    Nous savons que les audiences d’appel devant la Haute Cour auront lieu les 9 et 10 juillet.
    Nous savons que ces audiences sont décisives et qu’elles peuvent confirmer ou non
    l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis.
    Mais nous ne savons pas quelle sera la décision de la Cour !
    Après avoir pu discuter avec la docteur Deepa Driver, voici quelques éléments de réflexion sur
    les possibles réponses de la cour et sur la continuation de l’affaire après cette audience.
    N’oublions pas que les deux juges (Jeremy Johnson et Victoria Sharp) avaient refusé à Julian
    Assange l’autorisation d’interjeter appel sur plusieurs points. Ils avaient, par exemple, refusé le
    point concernant le fait que les États-Unis avaient comploté pour l’enlever et l’assassiner.
    A la suite d’un raisonnement quelque peu cynique, ils avaient fait valoir que l’extradition
    d’Assange signifierait que les États-Unis l’ayant sous leur garde n’auraient plus besoin de le

kidnapper ou de l’assassiner !
Et ce sont les mêmes juges qui ont autorisé l’appel sur le point concernant le risque de défaut
de protection d’Assange par le premier amendement.
Que vont-ils faire ?
On peut penser qu’ayant accordé l’autorisation de faire appel, ces juges puissent refuser
l’extradition d’un journaliste qui se retrouverait aux États-Unis inculpé en vertu de l’Espionage
Act – qui ne permet pas de défendre l’intérêt public- et où il serait privé de la protection du
premier amendement de la Constitution des États-Unis, qui vise à protéger la liberté
d’expression et les journalistes.
Mais il est aussi possible que de nouvelles garanties aient été communiquées qui les auraient
rassurés.
Face à l’une ou l’autre de ces réponses, il existe des circonstances très limitées dans lesquelles
la défense ou l’accusation des États-Unis pourrait demander l’autorisation de faire appel devant
la Cour suprême du Royaume-Uni.
Il faut dans ce cas se rappeler que les appels ne sont pas automatiques au Royaume-Uni.
Un appel doit être demandé et accordé.
Pour qu’un appel puisse être demandé, la demande doit être justifiée, non par de nouvelles
preuves, mais par ce que l’on appelle un « point of law », c’est-à-dire une question de droit. Il
s’agit d’une question juridique spécifique liée à l’affaire, d’un problème particulier qui doit être
résolu avant qu’une décision puisse être prise.
Si tel était le cas, un appel pourrait être interjeté et, s’il était accepté, l’affaire pourrait se
poursuivre encore et encore au Royaume-Uni.

Toutefois, il se peut également que cette audience marque la fin de la procédure au Royaume-
Uni.

Elle pourrait aussi peut-être se continuer à la Cour européenne des droits de l’Homme à
Strasbourg.
Comme nous le savons, les procédures judiciaires sont complexes, longues et peuvent être
utilisées pour poursuivre une détention qui n’aurait jamais dû commencer.
Pour nous, le but reste le même il faut qu’Assange soit libéré, que les charges soient
abandonnées.
Les résultats aux dernières élections nous le rappellent s’il le fallait !
Les droits fondamentaux doivent être défendus.
Le droit à l’information, fondamental en démocratie, doit être défendu.