Situation après le 20 mai. Qu’est-ce qui attend Assange ? Que pouvons-nous faire ?

Depuis que les juges britanniques Sharp et Johnson avaient demandé des « assurances » aux
États-Unis concernant 3 des points de l’appel de la défense, on attendait avec crainte la date du
20 mai.
Pour rappel, lors d’une audience le 26 mars, les deux juges de la Haute Cour avaient rejeté la
plupart des points de l’appel, des points pourtant importants puisque prouvant le caractère

politique de l’affaire et l’impossibilité qu’Assange puisse avoir un procès équitable aux États-
Unis. Ils avaient aussi refusé de recevoir les nouvelles preuves, dont les discussions concernant

l’assassinat ou le kidnapping d’Assange à l’ambassade d’Equateur par la CIA et l’aveu du
témoin clef de l’accusation, Sigurdur Thordason, qu’il avait menti à la barre.
Les 3 points restants n’avaient pas été rejetés mais pas acceptés non plus. Leur acceptation
était conditionnée à la réception d’assurances diplomatiques des États-Unis.
Les États-Unis ont fourni ces soi-disant garanties.
On savait que l’audience du 20 mai constituerait un point crucial dans la procédure d’extradition
de Julian Assange en cours depuis plus de 5 ans maintenant.
Une audience qui devait décider de l’autorisation d’appel de la défense d’Assange.
Le 20 mai, on a appris que les assurances n’avaient pas suffisamment convaincu les juges. Une
audience aura donc bien lieu permettant l’examen des 3 points restants dont la possibilité de
bénéficier de la protection du première amendement.
Les parties ont eu jusqu’au 24 mai pour soumettre une proposition de schéma de plaidoirie pour
une telle audience d’appel.
Depuis le 24 mai, il n’y a pas eu de nouvelles informations.
Quelques éléments de plus.
Dans une interview donnée à Marianne le 22 mai, Christophe Marchand a parlé d’une possible
décision en juin ou… en automne (vacances judiciaires obligent !).
Cela nous invite à rester très présents, attentifs et mobilisés durant tout le mois de juin même si
nous savons que l’une des caractéristiques de cette affaire est de la faire traîner.
Dans cette interview, Christophe Marchand dit aussi que l’affaire pourrait continuer devant la
Cour Suprême.
Voici l’extrait concerné
Marianne : Le 20 mai, Julian Assange a été autorisé par la justice britannique à faire appel de
son extradition aux États-Unis. Comment se présente la suite ?Christophe Marchand : La
décision finale arrivera probablement dans le courant du mois de juin ou à l’automne. Une
audience déterminera si oui ou non, il pourra être extradé vers les États-Unis. Si la justice
britannique refuse, alors les États-Unis pourront faire appel devant la Cour suprême et on sera
reparti pour un tour…
Cela signifie donc qu’en fait, la procédure au Royaume-Uni ne sera pas encore vraiment
terminée avec l’examen des 3 points de l’appel de la défense devant la Haute Cour.
Après la décision de la Haute Cour, les deux parties pourraient aller devant la Cour suprême
pour contester soit l’extradition, soit son refus, en lien avec les 3 points dont l’examen aura été
effectué.
C’est pourquoi de plus en plus de monde se pose la question de savoir si une nouvelle
demande de libération conditionnelle pourrait être introduite. Bien sûr ce serait la moindre des
choses à faire, la santé d’Assange se détériore, sa famille l’attend et il pourrait trouver un lieu de
résidence, disons, facile à surveiller…
Pour le moment pas de réponse à cela non plus !
Si l’on ajoute que des élections anticipées viennent d’être annoncées au Royaume-Uni pour le 4
juillet 24 et que les élections présidentielles aux Etats-Unis se dérouleront le 5 novembre, faire
traîner les décisions pourrait encore être à leur ordre du jour.
L’Australie représente un espoir, elle pourrait jouer un rôle de pression vraiment utile et efficace.
Les soutiens d’Assange là-bas y veillent avec persévérance.

L’extradition a été évitée cette fois encore.
Assange reste en prison, à Belmarsh, dans les même conditions, sans inculpation.
L’inquiétude que l’éternisation des procédures ne dégrade plus encore la santé
d’Assange subsiste.
L’extradition a reculé mais ce qu’il faut c’est qu’elle soit refusée.
L’extradition a reculé mais ce qu’il faut, c’est qu’Assange sorte de prison rapidement.
Ce n’est pas la place d’un journaliste qui a fait son travail.
Ce n’est pas la place de quelqu’un qui subit la revanche d’un État à propos duquel il a
révélé des vérités.
Mais ce nouveau délai nous donne un temps pour accroître nos actions et c’est ce que
nous allons faire.